Dans mon article Strangers in the grass j'énonçais ainsi mon projet pour 2018 : "j'essaie juste de prendre un peu plus de temps pour percevoir et prendre soin."
Il s'avère que cette démarche s'est apparentée à un vrai secouage de cocotier tant j'avais mis la perception et mon corps à la remise pour moins souffrir du dos.
En guise de bilan de l'année 2018, je constate que faire attention à moi fut prendre le risque de :
- passer pour une excentrique
- emprunter des chemins de traverse, m'égarer
- bousculer mes proches
- être qualifiée d'égoïste
- être incomprise
- faire souffrir ceux que j'aime, j'en suis sincèrement désolée et leur présente mes excuses, je leur demande de me pardonner s'ils le peuvent.
Mais prendre soin de moi fut aussi avoir la chance de :
- sentir les signes du corps
- laisser plus de place à l'instinct et à l'intuition (voir aussi l'article Johnny sur ce thème)
- respecter mon rythme
- offrir aux autres la vie, l'amour, la joie, une énergie plus large que juste ma personnalité
- coûter moins cher à la société (moins de soignants et moins de médicaments)
- me percevoir comme plus autonome
- me sentir heureuse par le seul fait d'exister
- et surtout ne plus souffrir quotidiennement dans mon corps et dans ma tête.
Cette année m'a également permis d'accéder à ma blessure principale (concept développé par Lise Bourbeau stipulant que notre blessure principale est soit le rejet, l'abandon, l'humiliation, la trahison ou l'injustice).
Quand une vague de mal-être survient, réminiscence de cette blessure, la plupart du temps j'arrive désormais à la reconnaitre, à l'apprivoiser. Le fait de savoir que ce n'est qu'une vague, désagréable certes, mais qui ne va pas s'éterniser, l'amoindrit et la fait déjà repartir plus vite.
Dans son film L'Homme irrationnel, Woody Allen parle d'un sentiment désagréable "dizzy" qui est en fait induit par la liberté ; ça donne le vertige d'être libre.
J'aime à rappeler que le dicton "quand on veut on peut" a totalement perdu son sens originel, il est aujourd'hui une injonction à la réussite alors que, lors de son énoncé, il voulait dire que nous avons la liberté de faire le mal. Et j'ajouterai, conclusion de ce que j'ai expérimenté cette année, nous avons aussi la liberté de nous enliser dans la souffrance ou pas. Réellement accepter la souffrance présente dans cette seconde (sans utiliser le déni, le refoulement etc) puis laisser revenir la joie.
Le chemin de la souffrance à la joie passe par la vérité donc par une prise de conscience.
Lorsque la vague de mal-être survient j'ai la liberté de l'accueillir, de l'apprivoiser et de la laisser repartir, c'est-à-dire de vivre l'émotion en fluidité (tout est expliqué ici en bande dessinée) ou bien de la gérer par névroses (hystérie, obsession, phobie) et pulsions (ex : frapper, rejeter les autres, s'accrocher aux autres, fumer, grignoter, boire de l'alcool à outrance), choix de gestion de la souffrance qui d'inconscients peuvent devenir conscients puis être plus ou moins abandonnés.
Pour 2019, mon projet se présente sous forme de question, c'est plus dynamique et moins tyrannique qu'une résolution : de quoi je nourris mon corps et mon âme ?
J'ai envie d'aller encore un petit peu plus loin dans le projet de prendre soin de moi à savoir bien choisir ce que je mange, ce que je lis, ce que je vois, avec qui je passe du temps etc, bien choisir tout ce que je perçois pour nourrir mon âme de belles choses.
Mon projet pour 2019 c'est aussi continuer dans ce que 2018 fut bon, c'est-à-dire réunir les conditions pour pouvoir être à l'écoute des signaux envoyés par :
- mon corps et mon mental
- les personnes de mon environnement au sens très large, de l'inconnu dans la rue aux personnes que j'aime en passant par mes collègues de travail.
Réunir les conditions d'écoute afin d'être solidaire avec moi-même et solidaire avec les autres.
Je vous souhaite une très bonne année 2019, prenez soin de vous, vous êtes une petite fourmi, certes, mais une merveilleuse petite fourmi ayant une capacité d'amour infinie.
Merci à M-P, M, F, C, C, C, T, R et D de m'avoir accompagnée dans mon évolution cette année.